Aldric. Un prénom d'origine germanique : Adal, noble et Ric, puissant. Partir dans la vie avec ce fardeau sur les épaules, c'était couru d'avance que le petit allait galérer. Et pourtant ? Pourtant il trouva vite en la jeune Kate, une petite voisine de son quartier, un réconfort à sa solitude. Elle était un peu distante, un peu barge aussi, mais dans un sens, lui aussi l'était. Ils allaient à la même école et apprirent vite à dépendre de leur amitié pour survivre. Pas étonnant que le gosse paumé s'accroche à ça de toutes ses forces, non ?

A part ça, Aldric est un paumé, un paumé de base. Un paumé de Nome pour être précis, ce qui informe encore plus sur le statut de l'individu : mentalement dérangé, physiquement immunisé contre le froid. Nous voila bien avancé ! Quoi qu'il en soit, Aldric fuit tout ce qui peut ressembler de prêt ou de loin à de la sécurité, de la stabilité ou une quelconque forme d'équilibre. L'équilibre c'est quand plus rien ne bouge : ballot, c'est aussi la définition de la mort. Alors quitte à toujours valdinguer à droite à gauche, vaut toujours mieux ça, au moins il se sentira vivant !

Tout pour se sentir vivant c'est d'ailleurs un peu sa devise. Pour ça qu'il couche à droite à gauche en devenant pubère, pour ça qu'il touche à la bouteille et à la fumette. Dès qu'il s'échappe un peu de sa dure réalité, ça sonne comme un anathème. Pour ça que plus tard il se tapera des putes à moitié conscientes et consentantes dans des ruelles sordides, les narines enneigées par la came bon marché qu'un biker sans scrupule lui a vendu à prix de merde. Pour ça qu'il est si rapidement accro à tout ce qui lui fait du bien, même si ça lui fait du mal aussi. Pour ça surement qu'il est revenu dans cette ville pourri, pour ça aussi qu'il cherche à retrouver sa fille !

Une chose a toujours été sure pour Aldric : jamais il ne moisirait à Nome. Il haïssait Nome. Il la haïssait tellement que parfois, il s'appuyait au comptoir de son salon, regardait par la devanture sombre et orné de photos et sifflait en glissant sa langue entre ses dents. Qu'est ce qu'il foutait encore là après tout ? Après quarante balais bien tassés et une vie de merde, pourquoi était-il revenu ? Une bonne question qui trouvait sa réponse quelques rues plus loin, en plein Lobster Street.

Lorsqu'il avait quitté Nome à la fin du lycée, c'était avec la promesse sur l'honneur qu'il n'y retournerait jamais. Sans doute c'était cette promesse qu'il avait largement clamé à qui voulait bien l'entendre, qui avait mené Kate à le lui demander. Donner son sperme. Pour engrosser son amie d'enfance, l'une des rares personnes d'avec lesquelles il appréhendait d'être séparer en quittant l'Alaska. Mais qu'est ce qu'elle en avait à foutre, elle ? Elle voulait un gosse et c'était pas sa chérie qui lui donnerait ce qui fallait pour ça. Pourquoi refuser ? Son orgueil était flatté, et puis plus rien ne le rattachait à ce passé, lui qui taillait la route pour vivre sa véritable destinée.

Quelques coups de paluches sur un vieux magasin Hustler aux pages décolorées et hop, l'affaire était dans le sac, ou plutôt dans le flacon stérile avec lequel Kate allait se faire inséminer. Il attendit jusqu'à la certitude que la grossesse allait se développer pour partir. Il avait signé un contrat avec elle et sa femme : il renonçait à tout droit sur cette enfant, abandonnait ses droits parentaux et avec eux toutes prises sur l'existence future de cette gosse. Qu'est ce qu'il en avait à foutre, hein ? Après tout, il se barrait de ce trou et n'y remettait jamais les pieds. Que les goudous fassent ce qu'elles veulent, chair à canon ou chair de sang, il n'en avait que faire de se vendre ainsi.

Le temps passa. Il gagna Chicago puis Pittsburgh où il s'installa. De petits boulots en petits boulots, il passa barman dans un dancing et c'est ce qui le mena à tremper dans des affaires plutôt sales. Y avait toujours une bonne liasse de billets verts pour un gamin sans cervelle qui rendait service aux truands. Et à ce moment là, c'était la seule chose qui intéressait Aldric. Il rêvait des beaux arts, et de pouvoir apprendre cet art qui le fascinait et puis l'appliquer un jour peut être pour en vivre. Mais l'école était bien hors de ses moyens. Sauf que lorsqu'on touche à l'argent facile, difficile de revenir à des méthodes légales. C'est beaucoup plus chiants et beaucoup moins bien payé.

Il faillit dériver pour de bon lorsque ses affaires le menèrent à un certain Josh Teller, un biker, chef d'un club de motard qui dissimulait bon nombre de magouilles au coeur de la ville. Josh vit en lui un brillant joyau pour sa collection et voulut le recruter. Mais à ce moment, Aldric avait croisé la route d'Howard. Un type plus jeune que lui, à la gueule d'ange et à la naïveté presque risible. Tout droit sorti du pays des Bisounours. Et pourtant Aldric tomba sous son charme. Que ce soit sa candeur ou sa bouille d'amour qui l'ait séduit n'importait peu et il fuit bientôt Pittsburgh pour échapper à Teller. Les deux amants s'installèrent dans un bled paumé au fin fond de l'Utah.

Quelques années de paix où Howard convainquit Aldric de vivre son rêve et d'étudier l'art à Salt Lake City. Il avait un peu d'argent de papa et maman, ça suffirait, assurait-il. Alors Aldric s'inscrivit. Tout allait pour le mieux et le diplôme approchait. Il avait renoncer à ses activités de truand et aspirait à présent au bonheur simple de vivre en paix. A croire pourtant que ce n'était pas son dessein. Teller et sa bande finirent par le retrouver et un jour alors qu'il rentra chez lui, il trouva le corps d'Howard gisant dans une marre de sang avec un message qui ne laissait aucun doute sur le responsable.

Aldric lâcha les beaux arts et abandonna tout pour se ruer à la poursuite du connard qui avait brisé sa vie, mais finalement, il n'était pas de taille. De retour à Pittsburgh, ce fut Teller qui lui donna à nouveau une leçon. Il crut bien qu'il allait mourir ce jour là, tant les coups dans ses côtes lui avait coupé le souffle, tant le martèlement sur son corps entier l'avait brisé. Là encore le message était clair. Aldric n'était tout simple pas de taille. Il dut faire le deuil d'Howard et de l'estime qu'il lui restait de lui même et décida de rentrer à Nome. Lui qui avait juré de la quitter pour toujours ... Il n'avait pas revu Kate, ni sa flic et encore moins celle qui était par le sang, sa descendance.

Il avait ouvert une boutique de tatouage, dernier hommage à l'ange aux ailes brisées qui partagea sa vie, et essayait de vivre, de survivre comme ça. Quelque chose au fond de lui lui interdisait de penser à un quelconque avenir avec sa fille qu'il croiserait sans aucun doute un jour, mais l'humain est corruptible face à son avidité pour l'amour.

Hac ita persuasione reducti intra moenia bellatores obseratis undique portarum aditibus, propugnaculis insistebant et pinnis, congesta undique saxa telaque habentes in promptu, ut si quis se proripuisset interius, multitudine missilium sterneretur et lapidum. Haec dum oriens diu perferret, caeli reserato tepore Constantius consulatu suo septies et Caesaris ter egressus Arelate Valentiam petit, in Gundomadum et Vadomarium fratres Alamannorum reges arma moturus, quorum crebris excursibus vastabantur confines limitibus terrae Gallorum. Siquis enim militarium vel honoratorum aut nobilis inter suos rumore tenus esset insimulatus fovisse partes hostiles, iniecto onere catenarum in modum beluae trahebatur et inimico urgente vel nullo, quasi sufficiente hoc solo, quod nominatus esset aut delatus aut postulatus, capite vel multatione bonorum aut insulari solitudine damnabatur.

Hac ita persuasione reducti intra moenia bellatores obseratis undique portarum aditibus, propugnaculis insistebant et pinnis, congesta undique saxa telaque habentes in promptu, ut si quis se proripuisset interius, multitudine missilium sterneretur et lapidum. Haec dum oriens diu perferret, caeli reserato tepore Constantius consulatu suo septies et Caesaris ter egressus Arelate Valentiam petit, in Gundomadum et Vadomarium fratres Alamannorum reges arma moturus, quorum crebris excursibus vastabantur confines limitibus terrae Gallorum. Siquis enim militarium vel honoratorum aut nobilis inter suos rumore tenus esset insimulatus fovisse partes hostiles, iniecto onere catenarum in modum beluae trahebatur et inimico urgente vel nullo, quasi sufficiente hoc solo, quod nominatus esset aut delatus aut postulatus, capite vel multatione bonorum aut insulari solitudine damnabatur.

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