J'ai reçu mon cadeau de Noël un peu en avance, j'avoue que jamais je ne me serai attendu à cela. Jamais mon cœur n'a battu aussi vite qu'en ce jour de neige. Ma relation avec Luke a enfin évolué. J'avoue, j'ai voulu hurler à la terre entière mon amour pour lui, pour sa personne. Pour son être entier. Mon coeur n'a pas arrêté de s'emballer, mes joues virant carmines. Mes pères ne comprenant pas pourquoi j'avais l'air si heureuse, pourquoi j'avais les yeux brillant de joie. J'admire ces gens, à qui l'amour ne fait rien, leurs joues ne trahissent pas leur sentiment, leurs yeux ne brillent pas d'un éclat différent. Et bien, non, en vérité je ne les admire pas, je trouve presque ça triste. J'ai l'impression qu'ils sont imperméables à l'amour, à la beauté qui s'en dégage. J'ai l'impression qu'ils se sont désignés pour être rois du malheur. Aujourd'hui la mairie organise une remise de cadeau, je n'attends pas ça avec impatience je l'avoue, ce n'est pas que je n'aime pas les cadeaux. Je n'aime pas le regard des gens. Je suis obligée de bien m'habiller, mes pères ne veulent pas passer pour des touristes donc il faut être classe, j'avoue que je ne comprend pas très bien ce principe mais s'il le faut. Ils ont toujours l'envie de me voir habillé comme une poupée, alors je me plie à leur désires, ça ne me déplaît pas tant que ça mais peut-être que les gens n'aiment pas ça. Il fait très froid ici, ça me change beaucoup de la chaleur de New York, même si les hivers sont bien présents là-bas aussi. Mais j'aime toujours autant me balader dans les rues ensevelies sous un blanc purent, c'est rafraîchissant et ça fait partie des choses que j'adore faire. J'avoue, que Papa met tellement de temps à se préparer que j'ai failli m'endormir dans la voiture, mon deuxième papa m'a dit que normalement c'était moi qui devais mettre autant de temps, puis il a rit et moi j'ai senti mes yeux se fermer. Malheureusement ce n'était pas encore l'heure de la sieste. Quand on est arrivé on est directement allé se réfugier dans la salle de fête, là où il fait chaud. Je n'ai pas fait attention aux policiers qui était là, je ne sais même plus vraiment à quoi ressemble le père de Luke... De mon petit ami. Je me mets à baisser la tête et à rougir à cette pensé, c'est vrai, c'est mon petit ami, ça rend très bizarre dans ma tête mais, ça plonge mon cœur dans un étrange mélange de bonheurs. Plus jeune je me souvient avoir demandé à mes pères ce que c'était l'amour, ils m'ont toujours dis que je verrai ça plus tard, et je l'ai belle et bien vu.  Quand une personne de la mairie vient vers nous et nous donnes à chacun un cadeau je lui souris et prends le mien, mes pères se mettent à discuter avec des gens. Des adultes, je ne les connais pas vraiment et je n'ai pas envie de les connaître. Surtout quand il me désigne du doigt, en disant que je suis mignonne. Je n'aime pas ça, alors mes doigts déchirent doucement le papier cadeau et je découvre mon présent. Une peluche, un renne, comme celui que j'ai vu dans la forêt. Je me rappellerai toujours de ce moment magique. Je ne peux que le serrer contre moi, comme une enfant. Et je me reprends. Je pose la peluche sur mes genoux et l'attrape au niveau de la taille pour qu'elle ne tombe pas, j'ai sans doute l'air d'une poupée de porcelaine dans cette position, mais j'en profite pour replonger dans mes songes.